La variété de blé dur (Triticum turgidum subsp. durum) BIO cultivée par Jean-David (dont le nom restera secret) a l’avantage d’être bien adaptée au climat. Elle a été choisie après avoir réalisé divers tests.
La parcelle de 10 hectares cultivée en Bio est située sur le plateau, sur la rive droite de l’Eure, qui bénéficie d’une bonne terre, bien filtrante qui convient particulièrement au blé dur.
Et, comme elle apprécie particulièrement le sec et la chaleur pour sa fin de croissance et mûrissement (juin et juillet), elle devrait bien résister aux évolutions climatiques annoncées.
La parcelle de 10 hectares est partagée sur deux cultures, pour faire chaque année une alternance de plantation. Aujourd’hui il y a 6,5 hectares de caméline et 3,5 de blé dur. L’an prochain ce sera l’inverse.
Juste après la moisson, et après avoir broyé la paille, puis déchaumé, Jean-David sème un engrais vert sur ses parcelles.
En l’occurrence, il sème de la moutarde. La moutarde a un double avantage : elle pousse vite et haut, ce qui fait bénéficier pendant tout l’été une bonne couverture pour la terre en offrant une solide concurrence aux plantes indésirables. Par ailleurs, après avoir été coupée (avant sa montée à graine), broyée, ensevelie par les labours juste avant les nouveaux semis, elle représente un bon apport en azote.
Jean-David enrichit aussi son sol par des apports de fientes de poule, sous forme de granulés mélangés à du sang (qui aide à l’absorption rapide par la plante).
Les champs du voisinage ne sont pas cultivés en bio, mais la parcelle est séparée d’eux par un chemin. La labellisation impose une distance minimale de 3 mètres. Il faut constater qu’aujourd’hui, du fait des réglementations, des coûts des produits, des nouveaux équipements (les buses d’arrosage beaucoup plus précises, positionnées très bas sur le végétal, etc.), les aspersions de nuit, à très faible vent, etc. Les risques d’aspersion par le voisinage sont très limités en pratique. Et si les agriculteurs voisins ne sont pas encore convaincus du travail en bio, ils observent avec beaucoup d’intérêt les modes de culture de Jean-David (l’utilisation de herse étrille pour un désherbage mécanique par exemple). Qui sait, l’exemple sera-t-il fécond pour de vraies évolutions de pratiques ?
Cette année, avec ses 3,5 hectares plantés en blé dur bio, il espère récolter environ 9 tonnes en brut. Ce qui produira 4,5 tonnes de farine. Cette production sera insuffisante pour ses besoins annuels actuels. Son voisin et ami, Gaël Silly, notre producteur de légumes, qui travaille dans le même village de Jouy, a accepté de planter une de ses parcelles bio en blé dur pour compléter les besoins de Jean-David.
Cette année la saison s’annonce belle.
Alors que nous visitons la parcelle ce 2 juin les épis sont tout juste en fleurs. Jean-David nous montre les deux rangées d'épillets et les toutes petites fleurs jaunes. Il nous montre aussi, en bas, les premiers grains qui commencent à se former et se nourrir.
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Si tout va bien la moisson devrait se dérouler vers le 15 juillet.
La moisson des différentes céréales que cultive Jean-David sur sa ferme a lieu dans la même période de journées intenses chaque été, mais c’est son blé dur bio qui a la priorité absolue !
Comment savoir si le blé dur est prêt à être récolté ? Il faut observer les grains, dès qu’ils ont un aspect vitreux, mais il goûte également le grain…
Il va aussi faire tester le taux d’humidité et de protéines à la coopérative. Jean-David est satisfait car depuis deux ans le taux de protéines de son blé dur dépasse l’indice de 13%.
Jean-David utilise ses propres grains pour ensemencer d’une année sur l’autre, tant pour le blé que pour la caméline ou la moutarde.
LIRE AUSSI :
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"Visite chez Jean-David et Nathalie Lochon à Jouy le 2 juin 2019" : biographie de Jean-David, présentation des matières premières des pâtes, ldu processus de fabrication et du matériel de l’atelier. |
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L’article « À la découverte de la caméline » |
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