Ce lundi 7 mars 2022, Josette, Mary et Françoise se sont rendues à Nogent-le-Rotrou dans les locaux de l’apiculteur « les Ruchers du Perche Rotrou ».

 

Les locaux sont adossés à ceux de plusieurs structures associatives de Nogent-le-Rotrou :


• L’AMAP des 6 vallées : http://www.amap6vallees.info/
Lire aussi le reportage et présentation (dans notre site)

• La boite à outil, atelier associatif : https://laboiteaoutilsblog.wordpress.com/


• Récup & Co, ressourcerie : https://www.facebook.com/ressourcerienogentlerotrou/

C’est dans ce lieu que s’effectuent le stockage du miel, ainsi que les transformations (en pain d’épice, biscuits, etc.).

 

L'homme est pudique et ne se laisse guère photographier :)

Nous avons été chaleureusement accueillies par Gérard Provost qui nous présente avec enthousiasme ses installations et son métier.

LES RUCHES – LES ABEILLES

Les ruches qu’il nous présente dans l’entrepôt sont de couleur grise, mais désormais il peint ses ruches soit en vert, soit couleur bois, pour qu’elles soient plus discrètes dans les paysages et réduire les risques de vols (dont il a été victime dans les années 2009 avec plus de 20 ruches volées). La discrétion le préserve pour le moment, d’autant plus qu’il fait en sorte que les ruches sont implantées au sein de propriétés fermées, chez des personnes qu’il connaît.
Il utilise de plus en plus ruches en plastique dont la durée de vie est bien supérieure (le bois s’abime très vite malgré l’entretien) et qui peuvent avoir des adaptations spéciales, par exemple pour lutter contre les frelons (voir plus bas au chapitre sur les parasites).

Tous les ruchers sont installés à l’année en lisières de bois ou dans des vergers, de différents secteurs du Perche et un peu au-delà : à St-Pierre-la-Bruyère (61), à Saint-Bomer (28) près de 250 hectares de bois, à Miermaigne (28), à Verrières (61) où il réside. Dans les Alpes mancelles, à Saint-Ulphace (72). Un peu en Sologne, du côté de Gien (45) avec de belles zones pour l’acacia. Du côté de Thiron-Gardais pour le sarrasin, etc.
Il n’a aucune ruche implantée dans les zones de grande culture comme la Beauce.
Les ruches restent à la même place tout l’année, les abeilles n’aiment pas être dérangées.
Actuellement Gérard Provost a 240 ruches. Les ruches vides sont entreposées en partie en sous-sol du bâtiment ou dans ses bâtiments agricoles à Verrières.

Il a deux types d’abeilles :
• De l'abeille européenne ou l'abeille noire, connue sous le nom scientifique Apis mellifera.
• De l'abeille Buckfast


L’origine de ses essaims
Pour 55% il les produit lui-même : ceux qui ont passé l’hiver dans ses ruches, ou des essaims qu’il divise en deux. La reine reste dans une partie de l’essaim, et le second essaim va engendrer sa propre reine. Par contre, ce processus peut prendre du temps. Alors, cette année il va sans doute élever certaines de ses propres reines.
Sinon il les achète auprès d’apiculteurs qui s’en sont fait la spécialité (notamment un collègue près de Granville).

En octobre, il leur donne un peu de sirop de glucose. Mais il ne nourrit pas ses abeilles l’hiver et encore moins au printemps. Cela les rend trop nerveuses nous explique-t-il. Et puis la complémentation avant la mise à la reproduction ou « flushing » produirait en quelque sorte un miel frelaté…

 

LES TYPES DE MIELS

Miel de printemps : Il est issu du butinage sur des fleurs de fruitiers, d’aubépine, de trèfle blanc essentiellement. C’est le miel le plus clair et le plus doux, plus "sauvage" aussi. Par contre, il cristallise plus vite.


Miel d’été : est à dominante de châtaignier, acacia et ronces. Le miel d'été est plus liquide, plus foncé et a un goût plus prononcé.

Les miels monofloraux : d’acacia, châtaignier, bruyère, sarrasin, de forêt.
Ils sont plus difficiles à obtenir pour être sûr d’avoir quasiment un seul type de fleurs butinées par les abeilles. Toutes les variétés ne sont pas disponibles tout le temps. Ainsi il n’y a pas ou plus de miel d’acacia, ni de châtaignier dont les récoltes ont été très limitées durant la saison 2021.

 

LES AUTRES PRODUITS


Outre les différents miels (en pots de verre de 500g ou 1 kg) il fabrique divers produits utilisant du miel, tels que :
- Du vinaigre de miel (qui s'utilise sur des légumes verts comme un gratin de courgettes ou des courgettes marinées ; des salades froides à base de crudités ; des salades sucrées à base de fruits frais ; certains poissons et coquillages)
- Des pains d’épices (d’après une recette initiale de son frère pâtissier)
- Des bonbons, du nougat et divers biscuits (sablés, cookies…). Mais dont aucun composant n’est bio.

 

LES CONDITIONS D’ÉLEVAGE - LES PARASITES et ALÉAS de PRODUCTION


Il n’est pas certifié bio, même si l’élevage des abeilles se fait sans aucun pesticide,
Depuis 2003 il ne traite plus du tout ses ruches contre le varroa. C’est pour lui un choix délibéré de ne pas traiter.

Il n’est pas certifié bio pour deux types de raisons.
Être certifié est très coûteux (une soixantaine d’euros par analyse). Au moindre aléa on peut perdre la certification alors qu’à l’analyse suivante tout peut redevenir OK dans les normes.
Comme ses ruches sont implantées sur les terrains, bois, vergers de divers propriétaires autres que lui-même, il lui faudrait les certifications de tous les terrains correspondants. Ce serait très compliqué et cher.

Météo : L’année 2021, avec le gel de printemps a été une année très médiocre, il a récolté seulement 1,5 tonne de miel contre environ 6 tonnes en moyennes les années précédentes.

Quant aux frelons, les dégâts dans ses ruches sont assez limités. Il ne met pas de pièges. Mais il a installé des ruches adaptées, avec les nouvelles « portières spéciales frelons » dont l’ouverture est plus courte. Grâce à une crénelure spéciale, elle laisse passer les abeilles mais empêche l'entrée d'autres animaux et surtout les frelons. Et puis, nous explique-t-il, dans cette entrée plus courte, les abeilles se défendent mieux, elles se positionnent pour faire face au frelon, très vite elles l’entourent en nombre au point de l’échauffer jusqu’à ce qu’il meure.
Voir dans la vidéo 
Il y a des pertes liées aux frelons, mais elles restent relativement limitées.

 

L’APICULTEUR


Nous avons affaire à un apiculteur passionné.
Gérard Provost a eu sa première ruche en 1989. Il s’est formé sur le tas, comme on dit.
Il est devenu apiculteur professionnel en 2009. Avant il n’avait qu’une soixantaine de ruches et élevait des moutons. Mais il est toujours resté en pluriactivité.
Pendant une bonne quinzaine d’années, il a été agent sanitaire spécialisé dans le domaine apicole pour le Groupement de Défense Sanitaire de l'Orne.

Il a été président des apiculteurs de l’Orne. Il est aussi expert apicole pour l’Orne. Il aime partager sa passion, ainsi il a animé des formations sur l’apiculture à l’écomusée du Perche à Saint-Cyr-la Rosière (61) en 2000 et il accompagne comme apiculteur référent l’installation de ruches au lycée Rémi Belleau.
Il a bien d’autres projets, tels que passer de 250 à 400 ruches cette année, et aussi, en partenariat avec la municipalité de Nogent-le-Rotrou qui dispose de plusieurs hectares de terrains (dont des zones boisées) et l’installation de ruchers familiaux.


Aujourd’hui Gérard Provost est un tout jeune retraité et c’est une de ses filles qui a repris la structure d’entreprise, "LES RUCHERS DU PERCHE ROTROU", sous forme juridique d’une SCEA : Société civile d'exploitation agricole.
L’équipe comprend actuellement plusieurs personnes (à temps variables au fil de la saison) : ses deux filles, lui-même, un copain, un collègue. Depuis le COVID, il n’y a plus d’autre salarié, alors qu’avant il y avait deux personnes embauchées 8 à 10 heures par semaine en plus de lui, surtout pour la réalisation des produits dérivés (biscuits, pain d’épice…).

 

SES CLIENTS


Ses principaux clients et débouchés de vente sont :
- les AMAP (l’Amap des 6 Vallées de Nogent-le-Rotrou, l'AMAP Les Paniers d'Aligre à Champrond en Gâtine, l’AMAP Culture et saveurs du Perche à La Loupe, l’AMAP de Mortagne-au-Perche, une AMAP à Saint-Herblain (44).
- Le groupement de producteurs La Charentonne
- Des magasins locaux des environs
- Il commercialise aussi à la célèbre Foire au boudin de Mortagne (quand elle peut avoir lieu), sur des marchés de producteurs (à Condé-sur-Huisnes un dimanche matin par mois), sur des marchés de Noël (une grosse période pour les ventes).

 

PETIT REPORTAGE EN IMAGES dans l'entrepôt atelier

(désolée, le parfum n'est pas inclus dans les photos)

Le miel est stocké en fût, mis en pot uniquement à mesure
Le petit extracteur centrifuge
Le gros extracteur
Le remplissage des pots à mesure des commandes
Le stock de pots vides - mais il réutilise aussi les pots qu'on lui retourne propres
Le pétrin pour préparer, notamment, le pain d'épices
Le four de cuisson

 

Françoise Trubert 07 mars 2022

 

 

NOTA : les pots en verre dans lesquels est vendu le miel sont récupérables par l’apiculteur qui les lave pour les réutiliser (les couvercles aussi, mais qui ne sont réutilisés que s’ils sont en bon état)

 

 

Voir sa page producteur 


Miel des Ruchers du Perche Rotrou

dans ce site